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Causerie avec Kémi Séba à
Fondation Marie Claire Félicité Bonheur Dessalines (FF)
KÉMI SÉBA

Introduction : Ce fut un grand plaisir pour FF, lorsqu’il a été convenu qu’elle recevrait un frère de combat dans ses jardins le mercredi 08 juin 2016.  FONDASYON FELICITEE s’est débrouillée pour mobiliser un grand public afin de dignement accueillir ce frère et auteur de l’ouvrage « Obscure époque ».

 

Connaissance historique sur le Benin :

Voulant s’assurer que Kémi pénètre en terrain familier, dans sa propre maison en quelque sorte, afin de plus aisément garantir la reconnexion, les responsables de FF se sont données la peine de brosser l’image du grand militant de la cause noire d’origine Béninoise aux participants qui étaient déjà sur la cour à 9 heures pour un rendez-vous établi pour 11 heures. Un cours magistral sur l’histoire du Dahomey du 5e au 13e siècle.  Nombreux étaient ceux qui interrogeaient ‘mais où était l’esclavage européen ?’ Quelle heureuse surprise que de découvrir la civilisation afrikaine avant l’envahissement européen. Après cette présentation, on a écouté ensemble des musiques béninoises et sénégalaises. A un certain moment on a également passé l’hymne national béninois, avant de passer à la visite guidée de la galerie de FF. Après cette visite guidée, il y eu une pluie de questions sur différents dirigeants africains, en particulier les rois du Dahomey, plus particulièrement, le roi Béhanzin.  

Bayyinah Bello, Kepler Hyacinthe, Louise Carmel Bijoux, Sara Renélique, Claude Sainnecharles, Georges Brunet, Jean Yves Blot, Urania Joseph, Walex Pierre, Exeline Belcombe, John Sley Pierre, Nadège Pierre, Widson Gilles, Ferou Serge Junior, Derlie Jonassaint, Jean Ricot Germain, Roddjy Junior Louis Jean, Marlène Gaspard, Wallace Jeanty, Petit Chrystyan André, Gerda Célestin, Marjorie Sénatus, Marjorie Alexis, James Rivière…+ 150 jeunes ayitiens environ…….

Participants

Kemi est arrivé ;

Sortant tout de suite de l’avion il atterrit à FONDASYON FELICITEE. L’assemblé s’est mise debout, le DJ passe l’hymne national du Bénin, son pays d’origine pour accueillir le Fondateur de la Tribu K (malgré dissout aujourd’hui en France), dans les jardins de FF.

 

« A la quête de la connaissance de Soi, à la défense des intérêts du peuple noir, quel que soit l’endroit où il est installé. C’est un acte militant, c’est un acte civique d’être présent aujourd’hui. Et donc par conséquent, je vais vous demander tous, chacun où vous êtes de vous applaudir fortement pour votre présence ici, aujourd’hui ». Ce fut l’une des premières phrases prononcées par notre frère lors de son arrivée à FF. Il a enchainé en disant : « qu’il faut nous applaudir parce que nous vivons dans une période où s’intéresser à sa culture devient quelque chose de rare. »  Le jeune homme de 34 ans s’est présenté au public, parlé de son parcours de combat pour la lutte noire et en particulier ce qui l’a poussé à rentrer dans cette lutte importante. La négrophobie, le racisme, la discrimination, la violence connue, la violence subie en France sont les causes qui l’ont poussé à rentrer dans l’activisme politique, culturelle et la défense du continent africain et du peuple noir dans sa plus grande globalité. Il s’en est servi pour chercher à savoir qui il est réellement, quelles sont ses valeurs. Maintenant, il est là pour les partager avec nous et nous indiquer les chemins à suivre pour que nous puissions faire le même travail qu’il est en train de faire partout où les enfants d’Afrik et ou leurs descendants se trouvent. Chercher à nous connaitre voilà une étape vitale dans la quête du mieux-être collectif.

 

Le public était enchanté de l’entendre parler, si bien qu’il ne finit même pas les phrases pour se faire applaudir. Son discours est fort et constructeur. Madame Bello s’est reconnue chez l’auteur du « Black Nihillisme », elle a donc retrouvé un énième fils. Attentive, envers son invité jusqu’à lui essuyer la sueur qu’exigeait la chaleur ayitienne. Reconnaissant, il a fait remarquer au public que ce comportement était typique des vraies mamans afrikaines.  Du coup, il l’a appelé maman toutes les fois qu’il s’adressait à elle.

 

Le chroniqueur géopolitique nous fait savoir que son travail consiste à montrer, exposer et divulguer ce que l’oligarchie occidentale ainsi que l’oligarchie africaine essayent de cacher en termes d’intérêt géostratégique, en termes de manipulation géopolitique sur le continent afrikain. Une fois ces stratagèmes démasqués, il est plus aisé d’apprendre au peuple noir à vivre dans une démarche d’anti victimisation. Nous servons l’humanité au détriment de nous-même. Il est donc temps de savoir que nous devons être les acteurs de notre propre destiné. Aucune fatalité n’existe dans ce monde. Nous sommes le centre de gravité de notre propre destiné. Nous devons simplement questionner ceux que l’européen veut nous faire croire qui sont considérés comme étant des fatalités, tels que : la pauvreté, l’analphabétisme etc.

 

« Qui nous a appris que savoir lire veut simplement dire la capacité de savoir lire les lettres de l’alphabet occidental ? Entre celui qui sait lire les signes invisibles, entre le hougan, entre la mambo qui sait décrypter les signes de l’univers, les signes de la nature, et celui qui sait lire les lettres de A à Z, qui est celui qui est analphabète mes frères et sœurs ? » Il faut que l’on soit capable de recentrer la problématique qui est la nôtre. « Soyons conscient qu’il nous pousse à diaboliser ce qui est naturel pour nous, notre rapport avec la nature ». Ces phrases ont apporté une grande chaleur dans la cour FF, le public n’a pas cessé d’applaudir.

 

Toutes les phrases prononcées par notre frère même en étant très fatigué, pouvaient être retranscrites dans ce rapport, Mais comme nous n’écrivons pas un ouvrage, nous devons choisir celles qui se sont imposées à notre cœur et notre esprit. Toutefois, nous devons quand même mentionner avant de finir, une information importante venant du militant pour la cause du peuple noir, « Haïti symbolise pour nous, la terre de l’Esperance, le sol que vous foulez est une terre remplie d’histoire, et il revient à vous de la protéger ». Notre frère nous a rappelé l’une des tâches que le père fondateur, en l’occurrence le Général Divisionnaire Jean-Jacques Dessalines nous avait transmises le 1er janvier 1804 lors de la déclaration de l’indépendance.  Venant de notre frère afrikain, cette phrase nous éclaire sur l’importance que nous accorde le peuple noir. « Haïti est pour le peuple noir, ce que la Mecque représente pour les musulmans, ce que le Vatican représente pour l’occident. Haïti est donc une terre sainte pour nous tous !»  Ces paroles nous ont été martelées par notre frère pour nous donner encore plus de force, afin que nous puissions continuer, persister, afin d’atteindre notre objectif, qui est de remettre notre pays Haïti à sa vraie place, dans le concert des nations. Plein d’informations vitales dans le but de reconstruire la capacité du peuple noir ont été transmises par l’auteur de « supra négritude ». Il nous a même rappelé que nous sommes un peuple qui se donne comme obligation de respecter nos aînés, car ce sont eux qui nous indiquent les chemins que nous devons suivre. Il nous a aussi rappelé que le véritable problème du peuple noir est le peuple noir lui-même.

 

Les questions n’étaient pas si différentes de l’intervention, ce fut un public bien préparé. Les questions furent tellement intéressantes que Kémi nous a insisté qu’il était plus important de filmer les questions plutôt que les réponses.  

  

On a suspendu l’activité pour aller déjeuner ensemble avant de continuer la série des questions réponses.

De retour, il a répondu rapidement à quelques questions. Puis vint le moment de lui offrir des souvenirs d’Haïti.  

 

Le public ne voulait pas prendre congé de lui, malgré le fait qu’il devait partir pour se rendre à la Fondation Dr Daniel Mathurin. Il recevait des questions et commentaires a n’en plus finir. Il a été tout aussi difficile de mettre fin à la séance des accolades et des prises de photos.  Tout le monde voulait se prendre en photo avec lui.

 

A mon sens, sa citation la plus importante restera :

 

« Nous ne cherchons pas à nous faire aimer, mais nous forçons tout le monde à nous respecter. » Kémi Séba.

Rapport de la causerie par John Sley Pierre

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